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Histoire d’Appietto

Commune d’environ 3400 hectares, le village, situé à 431m d’altitude est protégé par la punta Molendinu (684m), la punta San Sistru (876m), la punta Pastinaca (814m) et, à l’est, le Mont Gozzi (716m). Le territoire est bordé par les communes d’Alata au Sud-ouest, Afa au sud, Calcatoggio au Nord-ouest et Valle di Mezzana à l’est.

La commune est connue pour son point remarquable, le Mont Gozzi, visible du golfe d’Ajaccio, mais aussi pour son littoral avec la plage de Lava. Elle est composée d’une douzaine de hameaux et lieux de vie parmi lesquels le Marchisaccio et la Teppa, fondement de la communauté d’Appietto ; Les hameaux en contre-bas comme Volpaja se sont progressivement développés au siècle dernier.

La Préhistoire est fortement représentée sur le territoire d’Appiettu comme en témoignent les importants travaux (1) de l’archéologue François de Lanfranchi sur le site de Ciutulaghja, complexe funéraire mégalithique de la fin du  IVème  millénaire avant notre ère ; ce dolmen atteste l’installation des communautés agro-pastorales durant cette période. Les campagnes de prospections-inventaires menées par l’archéologue Kewin Quilichini ont permis de recenser une quarantaine de sites néolithiques et de l’âge du bronze (2000- 800 av JC).

Le terroir d’Appiettu porte également témoignage d’un riche passé médiéval : les seigneuries locales restructurent le paysage par l’intermédiaire d’un réseau de chapelles et de fortifications. Les vestiges du castellu, de la chapelle castrale au sommet du Mont Gozzi, de la tour de Terra Mozza, rappellent les luttes (2) à l’époque féodale entre suzerains et vassaux mais aussi le refus de la suzeraineté génoise ; dans « Héros corses du Moyen Age » (3) Philippe Colombani consacre un chapitre à Giudice de Cinarca, mort en 1304 à Gênes où il était emprisonné.

La  présentation géographique de la Corse, écrite par Mgr Agostino Giustiniani (4) vers 1531, fait état de la pieve d’Appiettu : « On appelle Appietto le pays et le village ». La pieve est une division administrative et religieuse soumise à l’autorité d’une église piévane dès l’époque pisane. Dans les textes de l’Office de Saint Georges qui assume la gestion de l’île à partir de 1453, puis ceux de l’Etat génois (5) qui lui succède en 1562, les pievi forment de grandes paroisses rurales.

La pieve d’Appietto : après San Ghjuvanni (Piove Vechja du haut Moyen Age), San Chirgu, enfant âgé de trois ans, martyr sous le règne de l’empereur Dioclétien au début du IVème siècle ap. JC, patronne un sanctuaire au Moyen Age ; 42 sanctuaires lui sont consacrés en Corse ; protecteur des enfants et des jeunes malades, San chirgu (ou San Quilicu) est fêté le 15 juillet.

Notre église dédiée à San Chirgu date probablement de la fin du XIVème siècle; en l’absence de documents d’archives, seuls des sondages archéologiques pourraient attester la présence d’un sanctuaire plus ancien, dédié au Saint martyr.

San Chirgu fait office d’église paroissiale jusqu’à la construction d’une nouvelle église dédiée à Santa Maria Assunta en 1532. A cette époque le village se développe en deux agglomérations principales : Marchisacciu et Teppa. La communauté compte, en 1537, 156 feux et dans les années 1560 les podestats deviennent les élus de la communauté.

Santa Maria Assunta, à la belle façade classique, est décrite en 1587 par Mgr Mascardi, visiteur apostolique ; l’église est de proportions plus modestes qu’aujourd’hui et n’a pas de campanile ; les grands travaux des années 1860 lui donnent son aspect actuel (campanile haut d’une trentaine de mètres). Le décor intérieur, peintures murales en trompe l’œil et grisaille, est d’une grande qualité plastique : c’est l’œuvre du peintre ukrainien Ivan Choupik (1898-1941) ; comme d’autres russes, fuyant la révolution, il arrive en Corse en 1821 et décore de nombreuses églises : Appietto, Palneca, Ciamanacce, Pietranera.

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